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Les petites lubies
13 octobre 2012

Salle des pas perdus...

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C'était un vendredi, entre 2 averses. J'avançais vers ces marches qui semblaient monter vers le ciel. Mes mains se tordaient dans mes poches, et j'avais le coeur moite. J'avais croisé son prénom dans la vitrine d'un magasin, et je m'étais dit qu'elle était un peu avec moi. Parce que c'était son jour.

Là haut, sous les immenses colonnes, j'ai commencé à sentir les yeux me piquer. J'ai reniflé, cherché mes mouchoirs. J'en ai mis 2 dans chaque poche. Au cas où. Je l'ai vu arriver, lui, et mes yeux ont coulé. Des robes noires virevoltaient dans l'immense salle, et je me demandais pourquoi ils mettaient toujours ce truc d'une autre époque. Je me concentrais sur n'importe quoi en attendant "notre tour", le carrelage ébréché et la petite écharde sur le banc.

Et puis ce fut le moment. Un immense vide dans ma poitrine, et ces foutus yeux qui piquent à nouveau. Le long discours de cette femme, de cet homme arrogant, de cette autre femme qui parle si bien pour elle, des épisodes de ma vie qui défilent sous nos yeux, tellement lointains, peut être un peu oubliés, par nécessité, et depuis le temps...Ma peine pour lui quand la question tombe. Quand il cherche ses mots et ne les trouve pas. Quand ses pensées s'affolent. Quand son discours n'a soudain plus ni queue ni tête, et que tout le monde comprend qu'il ne s'en sortira pas. Qu'il n'a jamais voulu s'en sortir. Qu'il grille sa dernière chance. Et pourtant il le faut. Parce que 10 ans c'est long. Et ça suffit. Parce qu'on n'y peut rien et que des mains lui ont été tendues tellement longtemps. Et parce qu'une petite fille veut juste grandir sereinement.

Tout s'est terminé très vite. Dix années résumées en 3/4 d'heure, c'est bien peu. Je suis ressortie heureuse que tout ait été dit, soulagée que la trahison des uns n'ait pas eu le dessus. Et je pensais à elle, fort, fort, même s'il faut attendre. Il n'y aura pas de miracle. Mais elle a été entendue. Son histoire est entre les mains de cette femme à la robe noire.

Il est venu me dire au revoir, comme d'habitude, comme s'il n'avait pas bien compris ce qu'il venait de se passer. J'avais tellement de peine pour lui. Tellement de peine d'être obligée d'en arriver là. Je l'ai regardé s'éloigner dans la salle des pas perdus, et je me suis dit qu'elle portait bien son nom. C'est à ce moment-là que mes yeux se sont remis à piquer.

 

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Commentaires
M
moi aussi, les mots me manquent après avoir lu les tiens et ce qui ce devine... des mots qui j'espère, transformeront des maux. je t'embrasse.
S
des pensées, très fortes, pour toi et ce qui se devine, se suppose dans tes mots pleins de pudeur...
L
comme Marie, je trouve ton billet si joliment écrit, même s'il s'agit de quelque chose de triste !<br /> <br /> je l'ai lu hier soir en parcourant mon iphone avant d'éteindre la lumière et cela m'a serré le coeur. Je me suis endormie en me disant que je prendrai le temps de commenter le lendemain.<br /> <br /> alors voilà, à sa lecture, cela a fait écho à mon passage aussi dans cette salle des pas perdus, c'était un 13 décembre et même si cela fait maintenant bientôt 5 ans, je me souviens encore de ce sentiment si étrange, de deux êtres qui se séparent, officiellement, de la gêne, la timidité, mêlée malgré tout de complicité devant ces êtres impressionnants aux robes noires...<br /> <br /> ton histoire a l'air bien douloureuse et je me doute que même si cela est derrière et plus serein une fois passé, les yeux continuent à picoter quand tu y repenses...<br /> <br /> je t'embrasse<br /> <br /> ( et juste un dernier mot pour te dire que les photos qui accompagnent ce billet sont si bien choisies )
I
J'aimerais trouver quelque chose qui dise que même si je ne comprends pas bien, je trouve ce texte beau et très digne...
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